Le Pin maritime est une essence bien implantée sur le massif cévenol (13 285 ha de peuplements purs sur les CFT Sud-Lozère et Pays des Cévennes), mais aujourd’hui peu valorisée. La qualité de son bois est souvent moyenne à cause du manque de sylviculture (voire d’une sylviculture non adaptée) notamment liée à sa mauvaise image auprès des habitants. Cette essence se comporte cependant bien face au changement climatique et peut produire du bois de qualité lorsque qu’une gestion forestière de qualité lui est appliquée.

Le Pays des Cévennes et le PETR Sud-Lozère se sont associés pour travailler sur la thématique de la valorisation du Pin maritime car cet enjeu est partagé sur les deux territoires. Les réflexions ont abouti à la création en 2019 d’un plan d’action autour de cet enjeu.

Les travaux autour de la valorisation du Pin maritime via le gemmage ont ainsi émergé. Le gemmage consiste à récolter la résine. Historiquement réalisée dans les Landes, cette activité n’avait jamais été testée dans les Cévennes. Plusieurs contrats de recherche (caractérisation chimique des produits et optimisation du processus de distillation) et études (faisabilité économique, ressource, développement de débouchés, …) ont été menés pour résoudre des questions liées au lancement de la filière. En 2023, un groupe de partenaires publics et privés ont conçu un plan d’action multithématique et pluriannuel pour poursuivre les travaux et traiter le maximum de thèmes permettant de lancer la filière de manière efficiente. Par ailleurs, le Pays des Cévennes a missionné la société de cosmétiques l’Accent en 2023 afin de créer un soin thermal à base d’huile essentielle de térébenthine. L’UMR IATE, le PETR Sud-Lozère et le Pays des Cévennes sont engagés depuis 2023 dans le projet occitan BICCOC « Bioclusters circulaires en Occitanie ». Il rassemble plusieurs équipes de recherche et a pour vocation à étudier les conditions de réussite de création de bioclusters et celui de la résine du pin maritime cévenol est l’un des cas d’étude.

Par ailleurs, suite aux précédentes CFT et à une étude réalisée par le CRITT Bois Occitanie, commanditée par le PETR Sud-Lozère, en partenariat avec le Pays des Cévennes, la faisabilité technico-économique de réalisation de mobilier en Pin maritime thermochauffé a été démontré. Actuellement, 3 gammes de ce type de mobilier ont été dessinées, dont deux par le designer-chercheur Samy Rio. Les communes de la voie verte entre Florac et Sainte-Cécile-d’Andorge ont souhaité valoriser l’une d’elle en équipant le linéaire de mobilier en Pin maritime. Après cette réalisation l’enjeu est de pouvoir déployer ces gammes sur les territoires.

Concernant le bois construction, un manque de connaissance de l’utilisation du Pin maritime pour cette utilisation est constaté. Seul un exemple est disponible dans les Cévennes, à Cendras. Un projet d’écoquartier est en cours de réalisation à St Hilaire-de-Brethmas où la volonté politique est de recourir au Pin maritime des Cévennes dans la structure. Une phase de réalisation est en cours de définition et il va s’agir désormais de manière fine, de la forêt à la planche, les conditions technico-économiques pour aboutir à un système constructif (déjà défini) viable et réplicable et ceci en lien avec les filières paille de riz de Camargue (isolation) et terre crue (enduit).